Poggio d’Oletta – U Pogjhu d’Oletta

Située au pied du massif de la Serra qui vient prolonger la dorsale en grande partie schisteuse du Cap Corse. Son point culminant, le Monte à a Torre à 852 mètres domine une vaste plaine alluviale qui regroupe une grande partie des domaines du vignoble AOC de Patrimonio, elle témoigne d’une prospérité agraire très ancienne. Les limites Nord-est de la commune sont marquées par une séparation naturelle avec San Fiurenzu : les collines calcaires emblématiques de Silva Mala et du Sant’ Anghjulu et les fameuses Stretti di U Poghju.

Le village est constitué de plusieurs hameaux : U Poghju Supranu, Olivacce, Monticellu et Campu Galu dans la plaine. Le nom u Poghju est fréquent en Corse, il désigne selon le grec podium une petite hauteur.

Un peu d’histoire

De nombreux vestiges archéologiques (abris de Scaffa Piana) attestent d’une occupation humaine dès le Néolithique Moyen (3400 av J.C.) avec des activités agricoles diversifiées: élevage (porcs, moutons), artisanat (vannerie en joncs fossilisés avec restes de grains et de noyaux d’olives, céramiques, outillages)…
De nombreux vestiges semblent attester d’une présence romaine importante. En 595, Grégoire Ier crée l’évêché du Nebbiu. On assiste à la construction de nombreuses chapelles notamment en plaine sur le territoire de la commune de U Poghju d’Oletta à partir du 7e siècle (San Vittoriu, San Quilicu, San Petru, San Bernardinu, San Ghjuvanni, San Parteu).

Au 9e siècle, après les incursions Sarrasines qui ravagent la région, on voit arriver dans le Nord-est de la Corse des lignées seigneuriales (Marquis) venus de Toscane, encouragées par la République de Pise.
Ils développent des Castelli dès les 11 e -12 e siècles, en s’appuyant sur des familles de notables et de commerçants comme les Bagnaria, et entretiendront jusqu’au 13e siècle des conflits territoriaux avec les Pieve voisines (Ortu, A Marana et Custere).

En 1091, l’évêché du Nebbiu dépend de l’archevêché de Pise. Puis en 1133, le Pape Innocent II donne le diocèse de Nebbiu à Gênes. On connait de nombreuses chartres attestant de donations de terres et de chapelles sur ce même territoire au Monastère de la Gorgone au 14e siècle puis jusqu’au 18e siècle à la Chartreuse de Calci.

À partir de la Révolution, beaucoup de ses biens ont été vendus par la Chartreuse de Claci aux familles de notables et propriétaires de la région (famille Piazza, Cardi, Potentini, Gentile…).

À la fin du 17e siècle, la commune compte 200 âmes. La population s’accroît 290 âmes en 1729 et jusqu’à 373 en 1787. La commune était depuis l’Antiquité cultivée en céréales, vignes, oliviers et châtaigniers. L’élevage était aussi important avec des zones d’estives et un bâti correspondant. Le bâti lié à la transformation de ces matières premières agricoles est présent sur la commune et a évolué de façon notoire au 19e siècle (moulins, pressoirs à vins, chais…).
Les moulins, en particulier, grâce à des cours d’eau importants sont nombreux sur la commune. Début 20e siècle, la vigne se développe au détriment de la culture des céréales qui ont disparu à la fin 19e siècle. Au cours du 19e siècle, U Poghju d’Oletta connait un fort essor de population, elle passe de 378 habitants en 1806 à 540 en 1876. Le nombre d’habitants baisse ensuite, 334 en 1911, 223 en 1946…

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