Instituteur et propriétaire à Patrimonio, Xavier de Bernardi était un grand ami du Professeur Jules Ventre, l’un des précurseurs de l’œnologie moderne, qui, dès les années 1910, conseillait les producteurs locaux pour une « viticulture rationnelle ». Avocat au barreau de Bastia, son fils Pierre de Bernardi rencontre Le Roy de Boiseaumarié, le créateur des appellations contrôlées françaises, dès les années 1940. Il organise une bonne centaine de réunions dans l’île pour faire passer l’idée d’une viticulture de qualité.
Les producteurs de « Patrimonio » déposent une première demande de reconnaissance en appellation d’origine contrôlée dès 1942.
En 1962, le Syndicat de défense des grands vins de Patrimonio, qui regroupe la quasi-totalité des producteurs, s’organise et proteste contre la dérive productiviste qui s’installe dans l’île.
La reconnaissance ou plutôt l’application difficile en Corse du statut viticole français (1967) a permis le développement des caves et domaines dans un cadre administratif qui favorisa l’obtention des aides pour les investissements des exploitations.
Les contraintes réglementaires et la situation particulière de l’île ne permettent la signature du décret de reconnaissance qu’au printemps 1968.
Le vignoble de « Patrimonio » couvre, en 2019, une superficie d’environ 500 hectares pour une production de 18 000 hectolitres élaborés par 36 caves et domaines.
Les vignerons du Syndicat décident le 21 février 2019 de ne plus utiliser de produits tels que le glyphosate. Atteindre un vignoble à 100 % en Agriculture Biologique, une première en France, permettra au vignoble de poursuivre son ascension vers la Qualité et l’Excellence.
Le Cap Corse est incontournable dans l’histoire de la viticulture corse. Longtemps, seules portes d’entrée et de sortie, les ports du cap ont façonné l’économie agricole et viticole de l’île. Tout naturellement et en dépit des difficultés, les coteaux escarpés furent progressivement domestiqués par la mise en culture de minces terrasses souvent difficiles d’accès, parfois plongeant jusqu’en bord de mer.
La reconnaissance de l’AOC Muscat de Corse intervient à la fin de l’année 1997. Il couvre en partie l’AOC de Patrimonio.
